L’an dernier, Patrimoine bernois s’est opposé avec succès à un projet de nouvelle construction, dans le cadre d’une procédure de recours devant l’Office juridique de la Direction cantonale des travaux publics et des transports (DTT). Ce projet visait à démolir une belle maison située dans une zone protégée par l’ISOS et dans une zone communale de préservation des structures, où s’appliquent des règles esthétiques particulières. La ville de Thoune avait autorisé le projet malgré l’opposition de Patrimoine bernois.
En liaison avec la Commission cantonale de protection des sites et du paysage (CPS), la DTT a soutenu la thèse de Patrimoine bernois selon laquelle le projet envisagé, avec son puissant volume construit, ne s’intégrait pas suffisamment dans la structure existante du quartier. Au lieu d’une construction à deux étages avec toit à deux pans, typique du quartier, il était prévu de réaliser un bâtiment de quatre étages à toit plat. La nouvelle construction, peu inspirée et focalisée sur un rendement maximum, était surdimensionnée et respectait insuffisamment le site et la structure aboutie du quartier.
L’Office juridique de la DTT a également considéré que la nouvelle construction envisagée était préjudiciable en raison de son «saut d’échelle» par rapport aux maisons voisines dignes de conservation. Le nouveau bâtiment contesté ne s’orientait en rien sur les éléments marquants et les caractéristiques du quartier et ne s’adaptait pas à l’aspect typique de la zone protégée.
La décision est désormais entrée en force. Patrimoine bernois a constaté avec satisfaction que les propriétaires du bien-fonds avaient accepté la décision. Nous reconnaissons le droit légitime des propriétaires à pouvoir assainir et remanier leur bien, afin qu’il puisse continuer à être utilisé et exploité sur le plan économique. Nous nous tenons à la disposition des maîtres d’ouvrage pour leur dispenser nos conseils techniques et nous soutiendrons expressément tout projet d’assainissement qui sera en harmonie avec le quartier.
Affaire à suivre.
Par Luc Mentha