Katrin Pfäffli, architecte diplômée EPF/SIA, dirige à Zürich le bureau preisig:pfäffli, spécialisé dans le domaine de la construction durable pour les communes, les autorités, les maîtres d'ouvrage et les planificateurs. Sa curiosité et sa vision élargie s'expriment à travers sa participation à divers comités d'innovation et de recherche. Elle s'engage au sein de la Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA) et est co-auteur de plusieurs standards importants: SIA 112/1 Construction durable de bâtiments, SIA 2032 Énergie grise – Bilan écologique des bâtiments, SIA 2040 Objectifs de performance énergétique SIA ou SIA 390/1 Objectifs climatiques. En tant que chargée de cours à la ZHAW, elle enseigne la matière à option «Construire en ménageant les ressources et le climat» au niveau Master en architecture, ainsi que la matière «Culture climatique» au niveau bachelor, et divers CAS en construction durable et circulaire.
«Ne plus perdre de temps», Katrin Pfäffli au «Dialogue pour la protection du climat, la transition énergétique et la culture du bâti», 23.4.2024 à Berne, animation Beatrice Born
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Lors du Forum Dialogue pour la protection du climat, la transition énergétique et la culture du bâti de Patrimoine bernois, la SIA Berne et FAS Bern, la conférencière a apporté la preuve, en tant qu'experte des questions de valeur écologique, que la rénovation peut être plus rentable que la construction neuve. Pour cela, il faut toutefois penser à long terme, c'est-à-dire considérer l'ensemble du cycle de vie et de l'entretien d'un bâtiment. Elle a fait le calcul: si l'on isole l'enveloppe extérieure du bâtiment de manière à ce que la chaleur reste à l'intérieur, et si l'on utilise des panneaux photovoltaïques et des matériaux durables, elle explique qu'une «rénovation ne nécessite à long terme qu'environ deux tiers de l'énergie grise d'une nouvelle construction». L'énergie grise ou les gaz à effet de serre gris sont les énergies et les émissions cachées dans une construction, qui sont libérées lors de la fabrication des matériaux de construction, de leur transport et de la construction du bâtiment.
«Si l'on considère l'ensemble du cycle de vie d'une maison, 85% des gaz à effet de serre sont émis lors de la construction», a expliqué Mme Pfäffli. Un argument de poids contre les constructions neuves de remplacement. L'architecte a toutefois précisé qu'il n'y avait pas de solution miracle ou de «point de bascule» pour savoir si et quand une transformation était préférable à une nouvelle construction. Pfäffli rappelle également l’ampleur des défis : d’ici 25 ans, la Suisse doit remplacer les systèmes de chauffage au fioul et au gaz fossile dans 1 million de bâtiments pour atteindre l’objectif climatique de neutralité carbone d’ici 2050. La construction neuve, souvent perçue comme plus rapide et plus rentable à court terme, complique cette transition. Pourtant, rénover peut s’avérer rentable, à condition d’évaluer soigneusement chaque projet.
Une nouvelle évaluation du bâti existant au regard du changement climatique
Katrin Pfäffli, architecte ETH/SIA, preisig:pfäffli, Zurich
Forum Dialogue pour la protection du climat, la transition énergétique et la culture du bâti»<
23 avril 2024 à Berne